mur des murmures entête
GRADIVA et/ou GRAVIDA

 

(photo de l'exposition  au Centre Culturel André Malraux à Agen
Prix de la Communauté d'Agglomération Agen)

 


(photo de la salle d'exposition du Centre Culturel Jourdain de l'Isle à Vianne)      
 

La Gradiva c’est « l’héroine » d’une nouvelle de Wilhem Jensen, écrivain allemand, parue en 1903, qui narre l’histoire d’un archéologue obsédé par une » femme en marche »sur un bas-relief dans les ruines de Pompéi .
Il voit l’image, l’ombre, de cette femme se faufilant dans les ruines. Elle apparait dans ses rêves. Il en oublie sa vraie vie.
Freud s’appuie sur cette œuvre dans le « Délire et rêves dans la Gradiva » dans toute son approche de l’interprétation des rêves.
Et surtout, c’est la première application de la méthode psychanalytique à l’œuvre d’art.
 
Gradiva bas relief 


La Gradiva ; c’est « celle qui marche » en latin.
Or, Jensen, comme Freud….comme tous ceux qui approche la Gradiva… tombent dans le lapsus : Gravida.
Gravida : c’est « celle qui est enceinte »… celle qui porte, qui procrée…et dans procrée…il y a crée
Oh ! Tout cela, je l’ai approfondi…après…
J’étais fascinée par une photo de ma petite fille, âgée alors de 3 ans. Joyeuse, échappant à sa mère qui tentait de l’habiller, elle a surgi devant l’appareil photo, en mouvement.
Ce mouvement, suspendu pour toujours par le clic, demeure pour moi le mouvement idéal de la marche.

Gravida 2                                                        
  (Gradiva IV exposée à Agen - Centre Culturel André Malraux jusqu'au 17 septembre)

 
Je le connais, le reconnais aisément : c’est aussi celui que j’avais, plus jeune, lorsque je marchais vivement,  en été, ….et qui me procurait des sensations que je n’ai pas oubliées d’autant que je les avais déjà fixées par l’écriture : « Sensation de liberté et même de jouissance dans cette marche énergique et souple où je ressens chaque partie de mon corps en mouvements harmonieux et plein de vitalité…
…Je sens mes hanches, larges, onduler, …, mes bras se balancer alternativement, en cadence, …Dieu ! que j’ aime marcher ainsi, en grandes enjambées glissantes. Je me sens, moi, pleinement femme…éternellement femme… je me sens vivre dans chaque fibre, dans mon  corps de femme…et l’air que je fends me caresse la peau de la tête jusqu’aux pieds… »
Aussi, j’ai commencé, à partir de cette photo à dessiner ce mouvement…à le répéter des dizaines et centaines de fois…puis à le peindre…
Ce n’est plus moi, ma petite fille, ce sont des mouvements, des silhouettes de femmes…en marche, comme la Gradiva…
Bien entendu, comme Jensen, comme Freud, je n’ai pas échappé au lapsus : Gravida….
Je nommais mes tableaux de ces ombres-là, en mouvement, Gradiva ou Gravida 
Mais qu’importe, justement, c’est là qu’est le Mystère du rêve, de l’inconscient, des ombres du passé, des ombres de la création, de la féminité, du double, de la vie, d’Eros et  Thanatos. 
 
 



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